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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie de ptosée mammaire!
28 octobre 2014

Le jour J (première partie)

En cet anniversaire des deux semaines, je me relance un peu sur le blog.

J’avais du temps pendant ma convalescence, mais pas la motivation pour écrire et publier les articles. Mais je reviens avec tout un tas de choses à vous raconter !!

En avant pour la première partie de LA journée, le mardi 14 octobre 2014 ;

 

On commence les festivités la veille, avec la douche à la bétadine.

Dans la vie il y a deux odeurs qui me rendent malades au point d’en vomir ; la javelle et la bétadine.

La douche s’est donc révélée un vrai supplice.

Et j’ai dû remettre ça le lendemain matin !

 

La nuit quand à elle a été infernale ; Couchée à plus de minuit, j’ai été réveillé à 2h50, prise d’angoisse.

Je n’arrêtais pas de me demander si je faisais le bon choix, comment ça allait se passer post op, comment allait se passer l’opération en elle-même.

Au bout d’une bonne demi heure d’angoisse, j’ai réussit à me calmer mais impossible de me rendormir pour autant. Je me suis levée en avance sur l’heure prévue, trop impatiente pour rester stoïque.

A quatre heures, me voilà donc debout, avec mes vêtements propres sous le bras. Je prends donc la douche, en faisant biiiiiiien mousser (en deux douches je n’ai vidé que les deux tiers de la bouteille…), en frottant bien partout. Une fois sortie je fais deux ou trois dernière photos avec mon portable, je m’habille, je descend et m’attache les cheveux, les sèche histoire de ne pas attraper la crève par-dessus le marché.

L’heure est venue de partir. Une grosse heure de route nous attendait.

Arrivés à la clinique à 6h30 (soit avec une demi-heure d’avance sur l’horaire prévu !!), on a eu aucun mal à trouver une place.

On rentre dans le hall, en se disant que quitte à poireauter, il vaut mieux poireauter au chaud.

Et là j’ai la grande idée de tenter, malgrè l’avance, de m’enregistrer.

Bingo ! Le gentil monsieur de l’accueil (veilleur de nuit ?) appelle une infirmière, qui lui dit de me faire monter au deuxième étage.

On s’y rend donc.

Là l’infirmière de nuit me demande de la suivre, me mène vers ma chambre (630) et me donne une blouse d’hôpital, me demande de l’enfiler et qu’elle va venir.

La chambre est vraiment top. J’ai pu avoir une chambre seule (toutes les chambres sont à deux lits, comprenez donc que j’étais seule dans une chambre deux places, c’est donc plus de confort !), ce qui voulait dire que j’avais une totale intimité. Ca, ca a été un grand soulagement, parce que la colloc et moi c’est juste impossible !

La chambre est agréable. Sommaire, presque démodée, mais propre et avec une immense fenêtre !

Je met donc la blouse, qui se révèle être taillée pour tous, même les obèses, alors moi avec mon 36 je rentre 3 fois dedans.

 

Je m’assois ensuite sur le lit, attendant fébrilement la suite des opérations.

 

L’infirmière revient après quelques minutes, avec un chariot, et demande à mes parents de sortir.

Là elle commence à lire mon dossier (qui est déjà assez important pour quelqu’un qui vient d’arriver !), et me redemande mes informations de base. Elle me pose quelques questions, notamment sur mes possibles allergies, et commence à me demander « vous avez pensé à apporter le tenseur (l’a-t-elle vraiment appelé comme ça ? j’ai un doute maintenant !) ? ».

Gros blanc.

Je la regarde avec des grands yeux, l’air de dire « merde, j’ai oublié quelque chose ! » puis « c’est quoi un tenseur ? ».

« Vous savez, le tenseur, pour empêcher que les prothèses ne remontent ».

« Mais je ne me fais pas poser de prothèses »

« Ah… »

Elle jette un œil au dossier, puis me dit « ah oui !  C’est quoi une miaslopecie ? »

« Mastopexie, c’est un redrapage mammaire ».

 

Elle m’explique ensuite qu’elle va me donner un cachet pour me détendre, mais aussi un bain de bouche à faire.

Je lui demande si elle va me poser le cathéter (ce qui me stressait un peu), et me dit que non, que ce sera en bas. Ca me détend un peu, me disant que le moment que je redoute un peu sera pour plus tard (sans cathéter, pas d’opérations, et là je trouillais tellement que plus on repoussait le moment, plus ça m’allait !).

Elle sort, je vais donc à la salle de bain. Je commence mon bain  de bouche et là, on toque à la porte. On vient déjà me chercher !

J’ai fini le bain de bouche en urgence, avalé le cachet dans la foulée (en me demandant si ça allait vraiment servir vu que je descendais tout de suite au bloc).

Il était à peine sept heures vingt !

Je pars donc en fauteuil roulant, emmenée par une gentille dame qui avait l’âge d’être ma mère.

Je dis au revoir à mes parents qui me font la bise, et là je ne résiste pas, le stress est à son apogée, je ne peux retenir quelques larmes. Je pleure jusqu’à l’ascenseur, un peu soulagée de faire retomber la pression. 

La gentille dame qui m’emmène tente de me dire qu’il ne faut pas m’inquiéter, que tout va bien se passer.

« Vous allez vous faire faire une augmentation ? »

Non, toujours pas.

Je lui explique en quoi consiste mon opération. Elle me regarde un peu sceptique du genre « tiens je ne connaissais pas ».

C’est sûr qu’il en pratique souvent des comme ça ? Là je commence à avoir un doute…

Elle me descend donc au dernier étage, apporte une sorte de brancard à roulettes, et commence à le recouvrir d’un drap propre. Je m’y allonge, et lui dis que j’ai un peu froid (en fait il caillait… pourtant je ne suis pas frileuse !!). Elle m’apporte donc des draps chauffés (un vrai bonheur digne de la serviette de bain qui est restée sur le radiateur pendant que vous prenez votre douche !).

 

Là elle me place dans une sorte de « salle d’attente pre opératoire ».

Il y a un gentil monsieur qui doit avoir l’âge de mon père, qui fait des petites blagues en plaçant le cathéter dans le bras des patients.

Quand il me voit arriver, il me fait « ouuuh, elle est bien mignonne cette jeune fille ! ».

J’étais GRAVE sexy avec ma charlotte sur la tête, mes cernes épiques sous les yeux et ma blouse d’hôpital trop canon !

Il finit donc de s’occuper du patient avant moi. Pendant ce temps j’attends, couchée totalement donc je ne vois que le plafond. L’attente est interminable, c’est le moment le plus stressant avant l’opération. On sait que ça approche, mais on est en stand by, et toujours capable de se lever pour prendre les jambes à son cou ! (et ce malgré le ait qu’ils m’aient refilé un cacheton qui devait soit disant me calmer. On m’a conseillé de rester couchée dès que je l’aurais pris histoire d’éviter que je ne tombe dans les vapes. Ca n’y a rien fait, j’étais bien éveillée et bien bien stressée !).

Il arrive donc, et commencer à inspecter mon bras.

Il m’explique que comme je fais une opération des seins et que je suis assise, il faut me mettre le cathéter au niveau du poignet, le plus loin possible de ma poitrine (et aussi pour pouvoir garder le cathéter le plus bas possible. Pour ceux qui en ont eu, sinon le sang remonte dans le tube).

Il me demande si je suis droitière ou gauchère, prends donc mon bras gauche et commence à tapoter sur le poignet pour faire ressortir les veines. Avec une tête pas très convaincue, il finit par me le placer sur le côté du poignet, pile poil là ou on me l’avait mis onze ans plus tôt pour ma précédente intervention.

La pose en soit n’est ni douloureuse, ni agréable. C’est assez bizarre, pas très agréable, et long quand celui qui vous le fait pique avec l’aiguille, puis va faire une accolade à sa collègue qui vient d’arriver.

Mais il ne me laisse pas longtemps l’aiguille, et me pose enfin le petit tube en cuivre souple, ce qui me soulage immédiatement.

Puis on me laisse de nouveau toute seule. Pendant ce temps je vois les autres arriver à côté de moi (on est posés en rang d’oignons). Ils ont l’air tranquille. Et moi je stresse. Une infirmière passe, je lui demande de vérifier si le soutien gorge est bien là, car prise de panique je ne le vois plus avec moi (ils l’avaient en fait mis dans le dossier).

Re moment d’attente, et moi je stresse de plus en plus, au point de me remettre de nouveau à sangloter (en silence hein… histoire de ne pas contaminer les autres avec mon stress !).

Je ne sais pas si c’est le fait de pleurer, ou le fruit du hasard, mais quelques secondes plus tard une infirmière avec un masque chirurgical (seconde couche de stress, ça, ça veut dire que t’es vraiment pas loin du bloc opératoire !!) se penche sur moi, et me demande « ca va ? ». Elle a vite sa réponse en voyant mes yeux rougis.

« oh non ca va pas… ne vous inquiétez pas, ça va aller ! Allez on y va ! » et là elle prend mon brancard et m’emmène.

Et c’est parti !

Le transport c’est marrant, on voit tout défiler. Je vois le plafond défiler, j’entends les portes s’ouvrir et enfin, j’entre dans une pièce glacée.

Me voilà dans un bloc vieillot, avec une table d’opération noire et des machines qui prennent une place considérable dans la pièce.

On me place sur la table, en position couchée. Tout le monde s’affaire autour de moi.

Je les vois aller et venir, sans vraiment savoir ce qu’ils font. L’anesthésiste est assise à ma gauche. Je me souviens aussi qu’il y a l’infirmière blonde qui m’a emmenée et une autre personne dont je ne me souviens pas. 

Moi je suis allongée, de plus en plus angoissée. Je regarde alors la pendule. Sept heures quarante cinq. Il ne s’est pas écoulé une demi-heure entre le départ de la chambre et l’arrivée au bloc, et pourtant ça m’a paru une éternité.  

L’anesthésiste me parle, tout gentiment. Elle me demande ce que je fais dans la vie, et s’extasie de ma réponse.

Au bout de quelques minutes, elle me fait « je ne peux pas vous laisser comme ça » avec un ton empathique.

C’est alors qu’elle me donne un masque (ou m’injecte un liquide ? je ne me souviens plus), pour me shooter légèrement, histoire que je n’angoisse pas trop.

Je pense sérieusement à retrouver cette dame pour lui expliquer que non, ça ne soulage pas.

J’étais dans les vapes, mais je voyais tout de même le plafond (avec la méga lampe dont je ne me souviens plus du nom), qui tournait dans tous les sens, en version « démultiplié ». Je voyais des gens passer à côté, et j’entendais des choses.

Notamment une des infirmières qui disait que sa fille était rentré de l’école avec des poux.

Pendant ce temps là, j’avais un masque sur la bouche, et je me souviens respirer fort et sortir quelques râles histoire de dire « je ne suis pas endormie totalement, ne m’opérez pas sans m’en remettre une petite dose ». J’arrivais à faire quelques bruits, en y mettant toutes mes forces.

Je ne sais pas combien de temps j’ai passé comme ça.

A un moment j’ai entendu « il arrive docteur … ? »  « non il n’est toujours pas là » puis quelques instants après « ah c’est bon il vient d’arriver ».

Là l’anesthésiste s’est penchée sur moi (les effets du shoot pré opératoire s’étaient largement dissipés), et m’a dit « on va vous endormir, à tout à l’heure ! ».

J’ai à peine eu le temps de répondre « à tout à l’heure » de ma petite voie ensommeillée qu’elle m’a placé le masque sur le visage.

Et là, trou noir…

 

La suite au prochain billet ! 

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Commentaires
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie de ptosée mammaire!
  • Pour toutes celles qui souffrent d'avoir des gants de toilettes en guise d'ornement bustial (!!)et qui veulent en savoir plus sur la mastopexie, ou les non concernées juste curieuses. Voilà la vraie vie d'une ptosée, qui ne le sera bientôt plus ;)
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